Françoise Niel Aubin, artiste.

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"Peintre du dimanche", pourquoi, les illustrateurs sont ils aussi mal rémunérés ?

apifnielaubin Par Le 29/11/2024 à 16:37

 Alors que ce livre doit sortir, au printemps 2025, en arpentant les salons du livre, y compris ceux que je fréquente, en tant qu'autrice, nous discutons beaucoup, et chacun partage ses préoccupations, ce qui est bien legitime.

 Un jour, il y a plusieurs années, on m'a fai sa voir, que l'illustration, etait vraiment sous considrée, par l'edition, pour tout dire, de veritables creve la faim..;

 Et si j'en crois, et ce que j'observe aussi, dans le discours de certains auteurs, leur mepris, vis à vis d'eux, est parfaitement conforme, au peu de remunaration, qu'on leur octroie...

 Est ce que c'est pare qu'ils sont deconsidérés, qu'ils sont mal payés ?

Ou est ce  parce qu'ils sont mal payés, qu'ils sont aussi mal considérés ?

 pour le coup, je suis un peu etrangere au probleme, si jobserve, qu'en tant qu'autrice, je ne travaille absolument pas (encore ?), dans le livre jeunesse..;

 Alors, j'ai eu une idée.

 Je suis tres sensible à l'image, ce qui est bien la moindre des choses, quand on est artiste peintre.

 Quand je vois des livres jeunesse, qui n'ont que de pietres illustrations, pour tout dire, quelquefois, vraiment mauvaise, ça me fout en petard, je dois dire.

 Mais comment, revendiquer, de travailler, avec des illustrateurs, qui ont un bon niveau, quand on refuse de les remunérer ?

 Alors, je me suis penchée sur le problème, sérieusement, pour avancer une idée, qui permettrait à l'illustrateur d'être rémunéré plus correctement, selon l'importance que revêt l'illustration, comparativement à la valeur du texte....

 Je vous copie colle le texte, qui est dans mon livre à paraitre.

 

"Le vrai problème réside dans le fait qu’aux yeux de la loi, dans le calcul de la rémunération, justement, cette hiérarchie existe bel et bien.

Je sais que les illustrateurs, par exemple, dans le domaine des livres pour enfants, sont particulièrement mal rémunérés, et c’est ce qui doit expliquer, je suppose ces à prioris.

Dans un salon du livre, une autrice de livre pour enfant, me dit la chose suivante… « Vous vous rendez compte ? Quand j’écris un ouvrage pour enfants, l’illustratrice me demande tant », et elle était outrée, par le prix qu’elle jugeait exorbitant….

Je lui ai répondu, « et vous trouvez ça cher » ?

Des lors, qu’il ne s’agissait pas de son travail, à elle, bien sûr.

« Mais elle doit bien être payée, pour le travail qu’elle produit, non ? »

J’ai failli rajouter, « mais pour quelle raison n’apprenez vous pas à dessiner, vous, et ainsi, vous n’auriez pas à la rémunérer ».

Pour ce qui concerne les livres pour enfants, il semble qu’il y ait un vrai problème de reconnaissance de l’illustrateur, comparativement à l’auteur.

Pourquoi ?

Parce que jusqu’à l’apprentissage de la lecture, l’enfant, n’a pour seul moyen de perception de son livre, que le visuel, et donc, l’illustration, au détriment du texte justement.

Puis, l’enfant grandit, le texte devient de plus en plus important, au détriment du dessin, et de l’illustration, pour finir par disparaître entièrement au profit de l’écriture du texte.

Il est bon de noter aussi que progressivement, au fur et à mesure que le texte devient de plus en plus explicite et sophistiqué, la taille de la police choisie par l’éditeur, devient de plus en plus petite.

Ainsi, le livre s’adapte à l’âge de l’enfant, dès son plus jeune âge, pour l’accompagner dans l’apprentissage de la lecture.

Mais l’illustrateur, lui, alors que c’est son travail lui seul, sur lequel le livre peut s’appuyer les premières années, se voit complètement laissé sur le bord du chemin.

Il pourrait être envisagé par exemple, de calculer son revenu en calculant la superficie de la fenêtre du texte, en pourcentage, comparativement à celle de la page, pour déterminer son revenu, si l’on observe que ce texte est toujours superposé à l’illustration.

Ainsi, pour les premiers ouvrages où seule l’illustration compte, au fur et à mesure que le texte prend de plus en plus d’importance comparativement à l’illustration, l’illustrateur alors, jouirait de la reconnaissance de son travail, de façon qui me semblerait d’avantage équitable".


 

 

"De la contrainte nait le génie", auteur inconnu.

Encore faut il s’entendre sur le définition du génie, sachant que ce dernier, ne saurait se limiter, comme le pensent certains, au domaine artistique.

Le fait, de qualifier untel ou une telle, de génie, est une appréciation, dont nous artistes, devons nous méfier, au même titre que de ce que l’on nomme le talent…

Ça regarde les autres, nous, en s’en tape..

Si on ne s’en tape pas, alors, on file un mauvais coton, et sans pour autant être passionnée, de broderie, ou de tapisserie ou de tissage.

La contrainte à elle seule, induit une forme d’adaptation à différentes circonstances qui nous sont imposées.

Ors, tout ce qui induit une d’adaptations est salutaire, parce que c’est vers l’autre et nous contraint à faire un morceau de chemin, pour aller vers autrui, au sens large de nouvelles idées, ou de nouveau concepts.

Elle oblige aussi, sur le plan technique, à trouver de nouvelles pistes, de nouvelles stratégies, de nouvelles idées, pour mettre en marche l’intellect et contourner le problème, ou selon les cas, « faire avec ».

Reste qu’à passer son existence, et quatre vingt dix pour cent pour cent de son temps, à s’adapter aux contraintes qui nous sont imposées, quand il s’agit d’une activité artistique, a pour conséquence quelquefois que l’on prend la décision de lâcher l’affaire, purement et simplement.

Certes l’étincelle elle, est là, ou elle était, et ne l’es plus…

Alors, à quoi bon dépenser une telle énergie à chercher à faire le job, qui pourtant, était si cher à notre cœur, quand tout compte fait, le bilan s’avère toujours, quelque soit la stratégie mise sur pied, toujours aussi contre productive ?

Ça ne rime plus à rien.

Un jour, une amie artiste, avait décidé d’ouvrir une petite boutique, en Bretagne, pour promouvoir son travail, et celui d’autres artistes, aussi, je présume.

Au bout de quelques années d’activité, elle a fait un bilan sur sa vie, et a réalisé qu’à cause de ça, elle ne trouvait même plus le temps nécessaire pour simplement, son plaisir de peindre, et que le bilan ne se résumait qu’aux emmerdements et à la paperasserie, alors, elle a fermé boutique.

On nous serine à longueur de temps, qu’être artiste, consiste aussi à savoir se vendre.

Quand vous déployez une énergie folle, à promouvoir votre travail, je veux dire par là, non pas, trouver les bons endroits pour acheter des encarts publicitaires, mais plutôt à créer véritablement du contenu, des articles, et que vous avez parfaitement conscience que vous faite ce job (pour soi même, je précise), honnêtement, avec votre cœur, que vous y passez les trois quarts de votre temps, et que malgré cela, jamais au grand jamais vous ne récoltez le moindre fruit du travail produit, il est alors parfaitement entendable, de voir des artistes, dont la fonction première en aucun cas, ne devrait être de s’autopromouvoir, je le rappelle, jeter l’éponge.

Nous passons, notre temps et notre énergie, nous artistes, sans qu’on n’y puisse grand-chose, d’ailleurs, à éponger souvent la souffrance des autres, et ensuite nous devons en plus, souvent, batailler, pour promouvoir ce travail…

Et bien non, en fait, ça ne passe pas, ou plutôt ça ne passe plus.

Beaucoup d’artistes, je le sais, dans tous les secteurs aujourd’hui, finissent par lâcher leurs activités, pour cette raison.

Entre la loi, qui sous l’influence d’internet, et de la spoliation des droits d’auteurs, partout, n’est plus adaptée pour les protéger, le sentiment de solitude souvent subi, et plus difficile encore à assumer quand on empreinte des voies moins courantes, on finit par le plus y croire.

Il fût, un temps où j’employais souvent l’expression suivante, « quand on m’interdit de passer par la porte, j’entre par la fenêtre », ce qu’il m’arrive encore de dire, à des plus jeunes.

A présent, j’ai passé l’âge de passer par la fenêtre, au propre comme au figuré.

Parce que si la contrainte induit le génie, ce qui est vrai, en grande partie, elle induit aussi, quoi qu’en pensent certains, aussi, la rancune, la rancœur, le dégoût, le découragement, la démotivation, et peut même induire, en fin de compte, une forme d’auto castration.

Parce qu’intérieurement, il est un aspect qui est toujours sous estimé, et qui passe loin, très loin, beaucoup plus haut, et de façon impérieuse toute réalisation, qui s’appelle « le désir »…

Et quand le désir lui, n’est plus là, le désir de faire, quand on est artiste, alors les contraintes volent en éclats, parce que comme on dit vulgairement, « on en a plus rien à cirer ».


 

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