https://www.ladepeche.fr/culture-et-loisirs/fetes-et-festivals/printemps-des-poetes/
La Russie, vient de déclarer la guerre à l’Ukraine.
Curieuse entrée en matière, pour présenter l’évènement.
Car si une entrée en guerre, aux portes de l’Europe jette un sentiment d’effroi, précisément, et en dehors du contexte d’urgence qui saisit chacun d’entre nous, quelles qu’en soit les raisons alors, il faut impérativement se saisir plus que jamais, de la moindre opportunité, pour lâcher prise avec l’actualité, ou en tout cas, celle qui nous fait peur, et nous traumatise.
Alors, plus que jamais, faire l’effort de réhumaniser, ce que la pandémie avait déjà si malmené chez beaucoup d’entre nous, et provoqué un « entre soi », qui induit une solitude, qui sans vous avertir, peut s’avérer être toxique.
La solitude, peut être bénéfique, prétendent certains, ce qui est vérifiable effectivement, par le phénomène d’introspection qu’elle permet, la lecture, ou la création, sous tous les angles.
Mais sur le long terme, elle demeure, j’en suis convaincue, plus dangereuse que bénéfique, par le phénomène de rumination qu’elle peut induire.
Quel rapport à la poésie, pensent certains.
J’y viens, précisément.
La poésie induit, il me semble, une forme de disponibilité, de décalage, je dirai même, un retour aux origines enfantines de la perception sensorielle, dont les enfants ont l’honneur et l’avantage, d’être les maitres.
La poésie, n’est pas un privilège de lettrés ou d’écrivains, et bien moins encore d’intellectuels, ou de diplômés, es lettres, ou pas….
C’est une petite fille, de quelques années, qui un jour, alors que passait devant elle, un magnifique trois mats, et sa coortes de marins, tous debout, sur les mats, était obnubilée, par un petit bateau, de 20cm, en plastic, à sa mesure à elle, qu’elle trouvait si rigolo, à se dandiner, ainsi, sur les petites vagues….
Quand aux marins, en question, si fiers de leurs prouesse…
« Mais qu’étaient ils donc allés faire dans cette galère »…..
C’est exactement ça, la poésie véritable, saisir n’importe quoi d’inutile, de futile, de « rien du tout », surtout si les adultes, eux, n’y pigent décidément absolument rien.
Pour y parvenir, certains poètes ou autres artistes, vous prêtent leur escabeau afin de vous y hisser, ne perdez surtout pas, cette magnifique opportunité. Le printemps de la poésie, voyez-vous, c’est fait très exactement pour ça. (la petite fille en question, c’était Clémentine, ma fille ainée, sur le quai de la Seine, à Duclair, Armada 1889, la toute première).
Un poème de Jean Ferrat qu'on vient de me poser, sur FB, qui colle particulièement bien à l'actualité.
Nous ne voulons plus de guerre, nous ne voulons plus de sang
Halte aux armes nucléaires, halte à la course au néant
Devant tous les peuples frères qui s'en porteront garants
Déclarons la paix sur terre, unilatéralement
La force de la France c'est l'esprit des Lumières
Cette petite flamme au cœur du monde entier
Qui éclaire toujours les peuples en colère
En quête de justice et de la liberté
Nous ne voulons plus de guerre, nous ne voulons plus de sang
Halte aux armes nucléaires, halte à la course au néant
Devant tous les peuples frères qui s'en porteront garants
Déclarons la paix sur terre, unilatéralement
Parce qu'ils ont un jour atteint l'Universel
Dans ce qu'ils ont écrit cherché sculpté ou peint
La force de la France, c'est Cézanne et Ravel
C'est Voltaire et Pasteur, c'est Verlaine et Rodin
Nous ne voulons plus de guerre, nous ne voulons plus de sang
Halte aux armes nucléaires, halte à la course au néant
Devant tous les peuples frères qui s'en porteront garants
Déclarons la paix sur terre, unilatéralement
La force de la France elle est dans ses poètes
Qui taillent l'avenir au mois de mai des mots
Couvrez leurs yeux de cendre tranchez leur gorge ouverte
Vous n'étoufferez pas le chant du renouveau
Nous ne voulons plus de guerre, nous ne voulons plus de sang
Halte aux armes nucléaires, halte à la course au néant
Devant tous les peuples frères qui s'en porteront garants
Déclarons la paix sur terre, unilatéralement
La force de la France elle sera immense
Défiant à jamais et l'espace et le temps
Le jour où j'entendrai reprendre ma romance
Dans la réalité de la foule chantant
Nous ne voulons plus de guerre, nous ne voulons plus de sang
Halte aux armes nucléaires, halte à la course au néant
Devant tous les peuples frères qui s'en porteront garants
Déclarons la paix sur terre, unilatéralement.
Jean Ferrat.