J'ai travaillé depuis des années sur ce sujet, aussi dois je préciser, que je n'ai été victime personnellement que de pédophilie, mais jamais d'inceste.
Mon père, Roland Niel Aubin, était un peu défiscient affectivement, ce qui est vrai, mais aimant comme il est de toute façon difficile, de bien aimer ses enfants, quand on n'a pas été aimé de façon satisfaisante, dans sa propre enfance.
J'ai travaillé d'autre part, à cause de son côté "homme enfant", qui etait à l'origine de ses manquements sur la paternité, depuis toutes ces années, de façon fort efficace, il me semble.
Oui, comme disait, je ne sais plus qui, "tu aurais pu donner 10 sous à quelqu'un, pour qu'il le dise à ta place"...
C'est vrai, charité bien ordonnée, commence par soi même.
J'ai des amies par contre, qui ont été victimes d'inceste, et qui m'ont d'une certaine façon contaminée, bien au delà de ce qu'elles soupçonnent, parce qu'on ne choisit de contaminer les autres, de sa propre souffrance, on ne le fait que par instinct de survie, pour ne pas devenir fou ou folle de douleur, et quand le psychisme se met en mode "autonettoyage", quelque soit le moyen qu'il emploie, selon le caractère de la victime, celui ou celle qui reçoit cette parole, en vérité, n'a pas d'autre alternative que d'écouter.
C'est l'instinct de survie de la victime, qui d'une certaine façon, désigne le récipiendaire, qu'il soit artiste, qu'il soit psy, ou qui que ce soit d'autre.
Je reviens sur le cas Christine Angot, pour qui j'ai une grande tendresse, dans ce qu'elle livre avec courage de son histoire, depuis le debut de sa médiatisation.
Je précise que je n'ai pas lu ses livres, ni les anciens, ni le dernier.
D'une part parce qu'en tant que dysléxique, c'est difficile pour moi, mais aussi parce que les récit des autres traumatisés, me sont quelquefois difficiles, parce qu'ils me font replonger dans ma propres histoire traumatique.
Ne vous inquiétez pas pour moi sur ce sujet, je sais faire, je zappe simplement.
Je sais qu'elle a deja été attaquée sur le fait qu'étant revenue 10 ans plus tard vers son père, et ayant de nouveau été violée ( ses détracteurs alors, hommes ou femmes, prétendant qu'elle doit être observée je suppose alors, comme ayant été consentante) elle considère à juste titre, alors, qu'il s'agit pour cette periode encore, de viol.
C'est face à ces détracteurs je supose, qu'elle en explique la raison....
Elle prétend que c'est par ce manque de père, qu'elle etait revenue vers lui, ce que je peux comprendre.
En matière d'inceste, il existe un focus, pourtant que beaucoup ignorent, y compris tous les professionnels qui travaillent sur ce sujet, qui reside dans le fait que d'observer un père ou une mère déficiante incite l'enfant qui est en manque, à aller voir ailleurs...
Je veux dire, que de façon spontannée, le psychisme induit que l'enfant va rechercher ailleurs, ce qu'affectivement, il ne trouve plus.
Pourquoi ne le fait on pas d'aventage, quand on est enfant ?
Par peur de blesser la susceptibilité du parent défiscient affectivement, mais surtout, de la part d'un enfant, avoir conscience, du fait qu'on manque d'amour, c'est aussi condamner ses parents, et donc, tabou, et difficile, à accepter.
C'est d'ailleurs ce prisme particulierement, qui induit le fait qu'un enfant, en carence affective, devient une proie potentielle face à un prédateur sexuel, QUI EST TOUJOURS UN PERVERS MANIPULATEUR, qui va sentir la faille, et l'exploiter.
Mais revenons en au cas, de Christine Angot.
Ce que je trouve assez triste, c'est d'observer que son psy ne l'ait pas informé, (peut être, ne l'avait il pas compris encore...), que son père, symboliquement, était mort.
Quand un père fait de son enfant un jouet sexuel, quelque soit la gravité de l'acte, qu'il s'agisse de simples attouchements, de "caresses inappropriées", ou de faits plus graves, avec pénétration, le père, objectivement, n'existe plus et n'existera plus jamais, en tant que père veritable, aimant, au sens paternel, et protecteur...
Si cette donne avait été expliquée, à Christine Angot, ou s'il était parvenu à ce qu'elle en prenne conscience (puisque c'est ainsi en principe que ça doit se faire), alors, elle aurait peut être pris conscience du fait que le rétropédalage, qui avait dans son esprit, pour objectif, de faire renaitre ce père, était vain...
C'est comme si, sachant que son père était incestueux, secrètement, elle avait espéré qu'avec les dix ans passés, elle serait parvenue, à le "nettoyer intérieurement", de son côté toxique, pour n'en consever que son côté véritablement paternel, protecteur, et aimant.
Je précise, d'autre part, qu'un père qui viole son enfant, est toujours, je dis bien toujours, un père "exemplaire vu de l'exterieur" pensez donc, sa proie est dans ses filets, et en tant que père, "protecteur", il a donc ainsi, tout le loisir de faire continuer ses jeux sexuels.
C'est un peu comme si l'enfant, allait vers la lumière, à chaque fois, vers ce père, et à chaque fois, il tombe KO, à chaque fois.
A la question, "Est ce qu'un père pedophile, peut un jour, redevenir un pèe veritable, vis à vis de son enfant".
Il faut deja commencer, par s'assurer, que ce père incestueux, n'est pas AUSSI pedophile, avec d'autres enfants, de la famille, ou de l'entourage, ainsi, qu'à l'extérieur....
Ensuite, ce qu'on appelle, juridiquement, "l'obligation de soin", qui est un sujet sur lequel, je dos revenir, sur le plan stristement juridique, ne vaut, et n'est efficace, que s'il est consenti, veritablement, par l'agresseur, comme en cas de viol.... Ou de violence conjugale.
Mais plus encore, vis à vis de son propre enfant, personnellement, je n'y crois pas, je parle, là, precisement, en cas d'inceste.
Pourquoi ? Parce que l'enfant est sous emprise, et mêmes des années apres, son image est ternie, à tout jamais, le père incestueux, à tué, le veritable père, que ce soit, au yeux, de l'homme, ou que ce soit, aux yeux, de la famille, ainsi que de la victime...
Ainsi, quelque soient les belles paroles (mefiance, dan ce cas precis, à ce que l'on appelle, la justice reparatrice), le doute, persiste toujours. impossible de confier, ses nenfants, à des grands parents, dont le b vieux, est connu pour ces faits, par exemple....
Alors, que faire ?
Parce que ce manque de père, absolument, toutes les vicitimes d'incestes, ou de maltraitance avérée, en arrivent là...
Il faut alors aller, vers des pères de substitution, en passant, par le parrainnage, par exemple.
On ne trouve pas ça sous les pneus d'une voiture, parce que les sabots d'un cheval, l'époque est passée, mais ça fonctionne très bien....
L'inceste détruit l'enfant, infiniment plus que ne le fait la pédophilie, parce que "le loups, est dans le bergerie", ce qui est infiniment plus grave que dans le cas de la pédophilie, quand l'agresseur est de l'extérieur.
Il y a autre chose, qu'elle a dit dernièrement, de la plus haute importance, et qui concerne aussi toutes les autres formes d'agressions, aussi graves que n'importe quelle agression sexuelle, car oui, en matiere de torture physique ou psychologique, l'être humain n'est jamais en reste...
C'est de la plus haute importance, puisqu'il s'agit de la parole, et du fait de parler et de dénoncer son agresseur.
Moi, comme elle, j'avais choisi de ne rien dire.
Dans mon esprit, j'ai pensé la chose suivante "maman, elle a bien assez d'emmerdements comme ça, inutile, que j'en remette une couche".
En vérité, le traumatisme est si violent, le fait aussi, par le phénomène de sidération de ne m'être pas débattue, ou défendue, chose dont je n'avais pas conscience, quand ça m'est arrivé, je réalise que l'explication qu'elle donne, me semble parfaitement vérifiée...
On est tellement en état de choc, qu'on est persuadés, que si on pose des mots sur ce qui vient d'arriver, ce qui vient de nous arriver, va être plus vrai encore...
C'est un peu comme si le fait de le taire, obligeait par la mémoire, à rester dans une boite qu'on contrôlerait...
Alors que si on le verbalise, la boite est ouverte et on ne maitrise plus rien.
De la part des victimes, quelque soit l'âge, qu'il s'agisse de pédophilie, de viol, ou de quelque agression que ce soit, c'est certain.
Et je dois avouer que je n'avais jamais envisagé cette explication là.
C'est vrai de toute façon, pour n'importe quelle souffrance qu'on subit d'ailleurs, tout au long de notre vie.
Alors, quel discours tenir, devant des enfants, ou des adultes, qui souffrent, et qui ne verbalisent pas ?
Une chose demeure certaine, pourtant, c'est que de la garder pour soi, strictement, est un tres mauvais plan, parce que le psychisme, lui, par la memoire, fabrique intereurement, alors, un montre, qui vous detruit, interieurement, et que ce fait, est fort bien connu, à présent.
Si le monde des adultes, lui, peut entendre, et comprendre ça.... Comment procéder alors, vis à vis de l'enfance, qui en est victime, pour les en convaincre ?