Il s'agit là, du calligramme le plus important, que je n'ai jamais peint de toute mon existence.
En effet, depuis plusieurs semaines, ou mois, je ne sais plus (vingt jours, comme suggéré, quand je redigeais ce petit texte ? je ne sais pas), je tournais autour du pot, comme on dit.
Pour mieux me faire comprendre, je vais vous raconter, une petite histoire.
Il y a une mare, chez mes parents.
Il y a longtemps, on nous avait donné, un jeune cygne sauvage, un blanc, en mauvaise posture, comme on dit, probablement aussi, parce qu'un simple petit bassin de jardin, n'etait pas adapté.
On l'avait baptisé Nestor.
Il s'est vite adapté, et fût conforme, aux plus belles illustrations des livres d'image, qui forgent la réputation du superbe volatile....
Il n'avait jamais volé.
Un jour, on l'observât, en train de prendre son envol, puis se reposer.... Il recommencât, ainsi plusieurs fois, mais de façon espacée, dans le temps....
On avait juste oublié, que la logique voulait que précisément, il n'ait aucune raison particulière, de chercher à rester ici.
Quelques amis ou voisins, nous avaient aussi raconté, qu'ils avaient vu Nestor, passer au dessus de leur tête.
Un beau matin, plus de Nestor, apres avoir fait ses différentes opérations d'entrainement pour préparer son grand voyage, il s'était senti prêt à faire le grand saut, et partir enfin.
Pourquoi, je vous raconte ça ?
Parce que moi, face à mon histoire traumatique de pédophilie, et mon travail sur le sujet, c'est exactement ce qui s'est produit.
Quand je vous dis que je tournais autour du pot, c'est que j'avais conscience du fait, que je devais transformer cette matière première, qui m'avait rongé le coeur, et la santé, aussi, en même temps, puisque les deux sont indissociables, mais dès lors que j'avais vraiment pris conscience de la méthodologie que je devais mettre en oeuvre, je tentais des trucs.
J'avais écrit quelques poèmes, et quelques chansons....
Je racontais à Thomas, à chaque fois, bien sûr, version "tu vas voir, je vais y arriver".
Mais à chaque fois, je sentais que dans mon corps, cette histoire était toujours là, qui continuait à m'empoisonner.
Certes, nous étions deux, Thomas et moi, à la porter, cependant, alors, j'étais plus forte, comme je le suis encore.
Mais cette pulsion, qui m'imposait de remettre l'ouvrage sur le metier, cette fois ci, je sentais que c'était autre chose.....
Un truc, qui se finissait....
De de façon consciente, mon intime conviction, c'était que jamis, je ne pourrai m'en débarrasser.
Mon inconscient, lui, par contre, n'était pas de cet avis, figurez vous....
Parce qu'une fois terminé de peindre ce calligramme, ce que je ressentais, était si bouleversant.
J'avais devant moi ce calligramme, dont j'étais l'autrice, moi, et personne d'autre, et qu'il etait la matérilisation du cadavre du pédophile, (symboliquement)par sanglier interposé, dans mon histoire.
Pourquoi un sanglier ?
Parce que symboliquement, le cochon, culturellement, symbolise une sexualité débridée, mais dans le cadre de la loi, entre personnes consentantes, là, où le sanglier est un cochon sauvage, et donc, "en dehors des clous", ors la loi, et donc accolée à mon problème de pédophilie....
Si vous préférez, tout violeur, n'est pas cochon mais un sanglier.
Mon père avait élevé un sanglier mâle, (un verrat sauvage, si vous préférez), pour croiser avec les truies, pour ameliorer la qualité de la viande.
Quelques jours ou semaines avant, endormie sur le canapé, j'ai fait un bond, parce que l'image de ce sanglier, m'avait sauté au visage.
Pour la petite histoire, nous l'avions baptisé "Zorro", ça ne s'invente pas....
Je sautais alors du canapé, le sourire aux lèvres, me disant "tiens tiens"...
Quand j'entre chez quelqu'un, et que je me retrouve face à face, avec une tête de sanglier crochée au mur, ce qui, je vous le concède, n'arrive pas tous les jours, je me sens un peu mal à l'aise....
Mais juste un peu.
Peu de gens, connaissent, le rôle si particulier, qu'ait pu jouer, le sanglier dans mon histoire, et pourquoi...
Pourtant, si vous enquêtez, autour de vous, sur le ressenti, d'une telle décoration dans une maison, vous verrez que souvent cette tête de sanglier, met mal à l'aise.
Oui, ça peut être aussi, l'idée même du trophée de chasse, dans son ensemble, je le concède.
Toujours est il, que ce que j'ai ressenti, alors, a bouleversé ma vie, à tout jamais....
Parce que ce calligramme, etait la matérialisation de ce qui m'empoisonnait, depuis mes 9 ans, environ.
Symboliquement, j'avais tué le pédophile....
Et les textes et chansons écrites sur le sujet, correspondaient à des essais, comme Nestor, quand il se contentait, de survoler, la cour, encore, à l'epoque, plantée de pommiers.
Symboliquement, j'avais tué le pédophile.. Parfaitement.
Je l'avais tellement tué, d'ailleurs, que je n'avais pas osé signer mon calligramme, comme une victime qui, pour sauver sa peau, à assissiné son agresseur, mais qui n'assume que difficilement son crime, c'est vous dire.
Rapidement, les jours qui suivirent, je prenais conscience du fait, que je ne pouvais pas garder ce calligramme, dans mon chez moi de l'époque, ou dans mon atelier.
Vous vous imaginez, vous, avec la cadavre de votre agresseur, dans vos murs ?
Ors de question. j'avais tellement conscience du prix, de ma démarche, relativement à son pouvoir thérapeutique, cependant, qu'il me fallait bien trouver une solution....
Puisque Thomas, se faisait un plaisir de me lire, et ne se privait surtout pas, bien au contraire, pour m'y encourager, c'était entre ses mains, qu'il trouverait sa place.
Au moins, à des centaines de kilomètres, loin de moi, ça serait top.
J'ai dû l'avertir par courrier, je suppose, je ne sais plus, ou par internet, "je depose, ce tableau, encadré, chez Tot o tard", à l'époque, où ils étaient encore en affaire, comme on dit....
Un aller retour, à Paris, mon tableau sous le bras, " Bonjour, je viens vous deposer, un tableau, à l'intention, de Thomas Fersen"....
Très bon accueil, dont je me souviendrai ma vie entière. On n'a pas débouché le champomy, et le chanppagne pas d'avantage, j'ai filé bien vite, et suis rentrée chez moi.
Ce qu'il importe de noter, c'est que l'ensemble du processus, qui ait permi, que j'arrive à gérer de cette façon, et que ce fût thérapeutique à ce point, ne reside que dans le la charge émotionnelle, qu'elle revêtait.
Car c'est l'aspect émotionnel positif, qui est le plus à même, de contrebalencer, un côté émotionnel négatif (qui est la traumatisme), qui est tellement bouleversant, qu'il peut le recouvrir.. et donc, le neutraliser.
Mais ce processus de réparation, ne peut se produire, que si la charge émotionnelle, n'est pas entravée par la prise de médicaments, par exemple.
Je comprends que certains psychiatres, quelquefois, n'aient pas le choix, quand ils se trouvent confrontés à certaines pathologies psychiatriques.
Mais dès lors que ça n'est pas le cas, et que la vie du patient, n'est pas en dager, le pouvoir thérapeutique des émotions, quand les conditions sont respectées, doit absolument être préservé.
Voici, donc, le texte du calligramme.
"J’ai aperçu sa tombe, ce matin. Il y avait un garçon, à côté et une petite fille. Elle tenait à la main, une énorme pelle de chantier à la main. C’est à coup de pelle, comme Dupontel, qu’elle l’a tué, ce fût long. Elle est courageuse, cette petite fille. Pas étonnant, que depuis 20 jours, elle ait eu tant de mal.
Mais ça y est, c’est sûr.
En même temps, se superposait l’image d’un garçon torse nu, au beau milieu d’un champs de coquelicots, et à chaque coup de pelle dans la gueule qui approchait le sanglier de l’agonie, une fleur de coquelicot s’épanouissait sur le torse du garçon.
C’était au lever du jour. Le soleil, à l’horizontal, dardait ses rayons, à travers les petales, et quand le sanglier fût dans la tombe, o ne distinguait même plus le garçon, au milieu du champs de coquelicots".
Pour ce qui concerne le fait de chercher à acquerrir des estampes numérigraphiques de ce calligramme, j'ai demandé à Thomas Fersen de me restituer ce tableau, pour le faire numériser, mais il na pas encore satisfait ma demande.
J'espère que ça sera possible prochainement.
Et cette photo, là haut ? Et bien j'ai eu la présence d'esprit, avant de le lui déposer, de le photographier, simplement.