Françoise Niel Aubin, artiste.

couple

Dans REUSSIR...

Echec scolaire ? la tête à toto !

Par Le 30/03/2021

  En fouillant, dans le stokage de mon ordinateur, je retrouve....

  Et oui, non mais qu’est ce que vous croyez, vous n’alliez tout de même pas vous en tirer comme ça…

  Bon, d’accord, j’ai bien bossé sur ce sujet, et pour cause, j’ai été comme beaucoup, aux premières loges.

  On ne m’a jamais dit, « mais qu’est ce qu’on va faire de toi », pour la simple raison, qu’on ne s’en souciait guère.

   Je n’irai pas jusqu’à dire, que c’était le moindre souci de mes parents, mais je dirai qu’on en était pas loin.

  Car il n’est pas superflu de préciser que d’avoir de bonne notes à l’école, est d’autant plus sujet à préoccupation, que les parents eux même, ont relativement réussi leur scolarité  et leur carrière, alors que si tel n’est pas le cas, on devient hélas, quelquefois, relativement fatalistes face à l’échec scolaire de ses propres enfants.

 J’ai bien dit « quelquefois ».

  Cette posture hélas est assez logique parce que de façon inconsciente, on pense que « des chiens ne font pas des chats ».

 Si l’enfant en difficulté scolaire, n’a pas alors soit un tempérament bien trempé, ce qui arrive, soit, ne sent pas que l’un des deux parents y sera beaucoup plus attentif que l’autre, alors, lui même  se décourage beaucoup plus facilement.

Même s’il est conscient du fait que ses parents, n’ont jamais réussi sa scolarité, par phénomène de mimétisme,  de façon inconsciente, il est susceptible, de ne pas être très combatif sur ce sujet .  

  Car il en est ainsi du complexe d’infériorité intellectuel, qui n’est absolument pas le fait d’être objectivement inferieur mais bien, le sentiment de l‘être, ce qui est différent, qu’il se transmet, de génération en génération, et ce, de façon inconsciente.

 J’ai connu, par exemple, à plusieurs reprises, des enfants ou des ados, avec de très bons résultats scolaires, qui la veille de l’examen, tombaient mystérieusement malade, perdaient leurs papiers d’identité (moi, c’est vous dire…), ou refusaient de s’y rendre, sous un prétexte fallacieux, dans le seul et unique but inconscient  de ne pas trahir leurs parents, et de s’interdire de cette façon, de les dépasser socialement.

 Un jour, à quelques semaine de passer mon BAC, je discutais avec une copine.

 Ses deux parents étaient enseignants.

  Elle me dit : " chez moi, c’est simple, dans l’esprit de mes parents, le BAC , par définition, c’est juste une formalité".

 Si je l’ai, c’est juste « normal », et si je ne l’ai pas « je ne suis pas normale ».

 Dans un cas, comme dans l’autre, je ne risque pas d’être félicitée.

 Moi, je partais perdante, je n’était pas pessimiste, non, je n’étais que lucide.

   Je me savais très faible, et pour ma défense rétrospectivement, le niveau était plus difficile qu’aujourd’hui.

  Il y a une quinzaine d’années, un copain qui bossait pour l’Académie de Rouen, sur l’organisation du BAC, m’avait dit, « toi, tu t’inquiètes pas,  tu le passerai aujourd’hui, tu l’aurais, et sans problème ».

  Je ne cherche pas à dévaloriser l’examen, mais juste à signifier, que les critères ont évolué, au fil des ans.

  C’était une véritable bienveillance, de sa part, (merci, André), et si je prenais cet amitié de la façon la plus positive qui soit, j’avais appris, depuis bien longtemps, déjà, par mon parcours atypique, à relativiser véritablement la notion de réussite, et l’importance, somme toute assez subjective, de la notion de diplôme.

  Est-ce que j’ai regretté, un jour,  de ne pas avoir eu ce BAC ?

  Sur un plan purement stratégique, oui, je le reconnais, depuis quelques années, parce que j’aurai peut être repris des études de psycho, à la FAC…..

   Bon, j’ai fait autrement, je me suis adaptée, ma psychothérapie à fait son office, je crois, et ayant transformé ce travail, par mon activisme politique  et autre, je crois que je ne suis pas en reste.

 Dans l’hypothèse où j’aurai eu mon BAC, et que j’aurai repris des études, tardivement, personne ne sait, si j’aurai persisté, me connaissant.

 Pourquoi, ne l’ai-je pas passé ?

 Parce que ça m’emmerdait, tout simplement.

  J’ai appris, depuis bien longtemps, à assumer ma marginalité, et si mon parcours socialement, en temps que femme au foyer dans ma vie antérieure, était effectivement perçue  et était on ne peut plus conventionnel, au moins, y ai je gouté une vraie liberté de faire et d’agir, comme bon me semblait, et rentrer dans une forme de conformité, liée à cet examen, m’aurait littéralement emmerdée, au plus haut point.

 « Mes filles m’ont bien élevée » !

 J’ai fait de mon mieux, pourtant, monsieur le juge, je vous assure…..

 Oups, pardon, excusez-moi….

  Comme on dit vulgairement, j’ai pas toujours rigolé, pendant mon enfance, et disons, pour faire court, que je crois avoir été assez sage, pour faire mieux que mes parents, c'est-à-dire, les copier, pour ce qu’ils m’avaient apporté de meilleurs, et les prendre en contre exemple, là, où ils avaient été plutôt déficients.

  C’est ce vers quoi, il faut toujours tendre, d’ailleurs, et ce que tout à chacun, en temps que parents, on tente de réussir, ce qui n’est pas simple.

  Ma mère, au four  et au moulin, agricultrice, comptable, mère de son propre mari, nurse pour personne âgée, famille d’accueil, cuisinière, cocue, dépressive et très cathos, pleine de bonne volonté dans le discours, et mère courage, mais devoir assumer le travail de 5 femmes, à elle seule forcément, ça n’était pas par sa disponibilité, qu’elle risquait de briller.

   Mon père, infiniment plus soucieux, de ce qui se passer derrière sa braguette,  que de son devoir de père et d’époux, trop lâche  pour divorcer,  (dans le milieu agricole, à cette époque, ça ne se faisait pas), une âme d’artiste, un homme enfant, qui n’a jamais vécu la sienne, d’ailleurs, insécurisant d’autant plus que je lui avais interdit de m’aimer pour le punir.

   Bref, juste de quoi, justifier de se casser vite fait bien fait, le plus tôt possible.